La défense est quasi inexistante pour ne pas dire impossible à mener. Il n’y a pas d’avocats, pas de plaidoiries et aucune assistance judiciaire pour l’accusé. Le seul recours est de disqualifier les témoins, c’est à dire de prouver au tribunal que les témoins ont une haine mortelle envers l’accusé. Cette tâche se révèle vite compliquée à mettre en œuvre pour se protéger, puisque aucun nom de témoin n’est cité durant le procès. Si le prisonnier ne se défend pas et reste silencieux, il est jugé par contumace et son comportement est assimilé à un refus de comparaître (ou un à aveu tacite).
Verdict numéro |
Dénomination |
Conditions d’application |
Peines encourues |
1 |
L’absolution |
n/a |
Aucune,
l’accusé n’a pas été reconnu hérétique. |
2 |
L’expiation ou purgation canonique |
L’homme est
réputé hérétique, mais rien ne peut le prouver. Seule la diffamation pèse sur
lui. |
La pénitence.
Si elle n’est pas accomplie, il est tenu pour hérétique. S’il ne peut
expier, il est excommunié, si la sentence n’est pas levée dans l’année, il
est hérétique. S’il retombe
dans l’hérésie, il devient relaps (cf. n°9). |
3 |
La question |
Le dénoncé ne
reconnaît pas sa culpabilité devant les preuves contre lui ou varie dans ses
réponses. |
Il est mis en
prison avec des familiers qui vont tenter de lui dire d’avouer. En cas
d’échec, il est soumis à la torture. Un notaire consigne tortures, questions et réponses. Si rien n’est
arraché, les séances prennent fin et l’individu est relâché. Autrement, il
est accusé d’hérésie. Deux cas : il est repentant et encourt les peines
correspondantes ; il ne l’est pas et est livré au bras séculier. |
4 |
L’abjuration par suspicion faible |
L’accusé
suivait une fausse doctrine. |
Elle se fait,
en langue vulgaire, devant une cathédrale et tous les fidèles, la main sur
les Evangiles. Une indulgence de trois ans est accordée. Si l’accusé retombe,
il ne pourra être considéré relaps. Une petite
peine de prison est ordonnée. |
5 |
L’abjuration par suspicion forte |
Idem |
Idem, sauf que
la peine de prison est plus longue. En cas de récidive, il sera considéré
relaps. |
6 |
L’abjuration par suspicion violente |
Idem |
Lors de
l’abjuration, l’hérétique se
présente avec un vêtement comportant deux bandes sur lesquelles ont été
cousue deux croix rouges, l’une devant, l’autre derrière. Il risque d’être emmuré à vie. |
7 |
Expiation canonique et abjuration |
Pour les
accusés peu suspects et dont les accusations portées sur eux sont vagues. |
Il doivent
abjurer en séance publique. Ils sont proclamés innocent, mais il pèse sur eux
la suspicions. En cas de nouvelle accusation, il sont considérés relaps. |
8 |
Abjuration d’un hérétique pénitent |
Hérétique qui
passe aux aveux et veut réintégrer l’Eglise. Aucun procès ou suspicion
antérieure ne doit peser sur lui. |
Confession
sacramentelle, puis incarcération perpétuelle (on entend par là qu’il doit
rester dans sa ville en portant la marque des pénitents, le san benito). En cas de bonne
conduite, la peine peut être adoucie. |
9 |
Pénitent relaps |
L’accusé a rechuté. |
Il sera livré
au bras séculier et exécuté (sauf en cas de suspicion faible). |
10 |
Condamnation d’un hérétique impénitent et
non relaps |
L’individu
reconnaît les faits dont il est accusé mais ne s’avoue pas hérétique pour
autant, donc il n’abjure pas. |
Il est condamné
au «murus strictimus» pour ne pas contaminer tout autre personne.
Seuls l’évêque ou les Inquisiteurs peuvent lui rendre visite pour le ramener
dans la vraie foi. S’il s’obstine à refuser, il est livré aux flammes. |
11 |
Condamnation d’un hérétique impénitent et
relaps |
Condamné
au «murus strictus». |
On tente durant
son incarcération de le ramener dans la vraie foi. En tout les cas, il est
condamné à mort. |
12 |
Condamnation d’un hérétique convaincu
d’hérésie mais n’ayant pas avoué |
Des preuves
accablantes pèsent sur le prévenu, mais ce dernier n’a pas reconnu sa
culpabilité. |
Il est désigné
hérétique impénitent et encourt les même peines (cf. n°10 et 11). Avant d’être
remis à l’autorité séculière, il est jeté dans un cachot et ses délateurs
sont soumis à des pressions extrêmes afin qu’ils mesurent la portée de leur
témoignage. Tout faux témoin est condamné à vie et l’accusé libéré aussitôt. |
13 |
Condamnation par contumace d’un hérétique
en fuite |
L’accusé arrêté
pour hérésie s’est évadé. Faiblement
suspect, ne s’est pas présenté à la comparution et a été frappé
d’excommunication. |
La sentence est
identique à l’hérétique impénitent. Une effigie du
coupable est livrée à la justice et cette dernière est brûlée. S’il
réapparaît, il est jugé selon la gravité de ses actes. S’il reste
introuvable, c’est un ennemi du Patriarche et de l’Empereur. Il est donc
autorisé à quiconque de le tuer à vue. |