Being... the Inquisition ! (Partie 1)

Note

L'Inquisition est traitée page 42 du livre de base français.

« Fides suadenda non impodenda »
Bernard de Clairvaux

Je me trouvais là, face à eux, enfin.
Je m’étais certainement fait dénoncer pour hérésie par un de mes nombreux ennemis. J’avais subi la prison. De longs et interminables jours, seul, avec un régime strict.
Lorsque enfin le geôlier était venu me chercher, j’étais heureux.
Ma délivrance arrivait.
J’allais voir l’Inquisition.
Institution que j’avais toujours rêvée d’intégrer. Je voulais purger l’Inquisition elle-même. Là où se trouvent les plus grands mécréants. Ceux qui détournent l’argent corrupteur et les terres pour leur seul profit. Ceux qui accusent leurs propres frères d’hérésie parce qu’ils convoitent leur poste. J’allais assainir l’Eglise pour le Pancréateur. Pour que la foi soit véritable.
Lorsque les saints Inquisiteurs m’ont demandé : « Avoue la vérité ! », je leur ait répondu, « Oui, je veux devenir Inquisiteur ». Tel est le rite d’initiation. Subir ce que l’on pourra faire subir pour bien en évaluer l’impact sur les innocents.
Peut-être devrait-on refaire passer ce rite à certains de nos frères…


Histoire : (ébauche)
3816 - L’Eglise excommunie les extrémistes Pyriques (p. 82 PdSU)
4553 - L’archevêque Geraltus est assassiné sur Teyr Sainte (p. 83 PdSU). Argus le Vigilant devient le premier archevêque Avestite (p. 83 PdSU).
4600 - Les Avestites gagnent la majorité des sièges du Synode Inquisitorial (p. 83 PdSU).
PdSU : Prêtres du Soleil Unviersel

Aujourd'hui l'Inquisition est sous la coupe du Temple Avesti. Le Synode inquisitorial est basé sur Bûcher (Pyre). La paranoïa semble être le pain quotidien de l'Inquisition et il ne fait pas bon vivre avec les Avestites.
On ne compte plus dans leur rang ni Amalthéen, ni ordres mineurs. Les Orthodoxes mahayana sont en minorité (mais à des postes importants) et tous ceux de l'école hinayana forme le noyau dur des forces sur le terrain (avec les Avestites). L'Orthodoxie préfère garder ses distances du Synode, peu populaire en ces temps troublés. Quant aux Frères d'Armes, ils rejoignent plus aisément les Kalinthi ou plus idéologiquement Stigmate. D'une importance capitale, les eskatoniques sont très appréciés de leurs collègues. Leurs connaissances sont telles qu'aucun membre de l'Inquisition ne peut s'en passer. Son représentant le plus important est sans aucun doute l’archevêque Memoria, sapience Archiviste du Synode inquisitorial. Elle possède, à elle seule, toute la connaissance des dossiers de l'Inquisition. Son âge avancé l'a fait former de jeunes gens, les Mémoires, afin de lui succéder (plus d'informations dans les Personnalités).

Le pouvoir des Inquisiteurs :
« Plutôt sacrifier cent innocents que de laisser s’échapper un coupable »
Maxime inquisitoriale

Dans l’exercice de ses fonctions, un Inquisiteur est redoutable. Il ne craint rien ni personne et a la justice pour lui. Rien n'est trop beau pour le Pancréateur.
Un Inquisiteur peut poursuivre n’importe qui (même un membre de l’Eglise). Il ne peut être surveillé par des non-Inquisiteurs et agit dans la plus parfaite légalité. Ainsi, le droit d’asile ne s’applique pas lorsqu’un Inquisiteur poursuit un éventuel hérésiarque (le droit est immédiatement suspendu en faveur des juges).
Lorsqu’un Inquisiteur est dans l’exercice de ses fonctions, tout autre représentant de l’autorité est dans l’obligation de l’aider dans ses investigations (lettres et mandats à l’appui). De même, tout individu doit leur communiquer ce qu’il sait (sous serment) et les guider dans leurs recherches. Ils ne peuvent subir l’excommunication ou une suspension quelle qu’elle soit (sauf décision expresse du Synode Inquisitorial).
Dans la pratique, les Inquisiteurs ont à leur disposition : l’excommunication, l’interdit et l’appel au bras séculier pour exécuter ses jugements. En cas de faute ou d’excès, les Inquisiteurs peuvent s’absoudre entre eux. En revanche, un Inquisiteur ne peut être confesseur car il pourrait en venir à briser le secret de la confession pour faire aboutir une enquête inquisitoriale.

Organisation de l’Inquisition :
La plupart du temps, l’Inquisition est itinérante, mais n’elle possède pas moins un siège fixe : le Synode Inquisitorial. Les Inquisiteurs se déplacent en petits groupes (seul, ce serait une folie, un risque d’assassinat ou « d’accident » étant alors hautement envisageable).
L’Inquisition possède également une gigantesque banque de donnée généalogique sur les hérétiques (ascendance et descendance), la plus importante de toutes des Mondes Connus, constituée avec grands soins. Ainsi, si une personne a eu un hérétique dans sa famille, elle peut être sûre qu’elle sera fichée par l’Inquisition et qu’un œil sera toujours dirigé sur elle, si l’hérésie ne remonte pas à plus de trois générations.
Cette banque se trouve, tout comme le Synode Inquisitorial, en Teyr Sainte.


Instructiones Inquisitorum :

La recherche des suspects :
Dans de nombreux cas de figure, les Inquisiteurs arrivent sans crier gare dans une ville, une planète, un lieu. Dès leur arrivée, ils promulguent deux édits :
I. Ils déclarent une période d’indulgence (l’édit de grâce) qui s’étend de 20 à 40 jours selon leur « bonté » afin que les hérétiques se rétractent ;
II. ils s’adressent aux fidèles pour que ceux-ci dénoncent les éventuels hérétiques (l’édit de foi) sous peine  d’excommunication.
La période d’indulgence permet à ceux qui se dénoncent d’éviter les peines les plus graves (ils ne seront pas livrés à la justice et éviteront donc le bûcher et autres tracas définitifs) et à l’Inquisition d’obtenir des témoignages sans grandes difficultés.
Généralement, un vent de panique souffle dans la population, ce qui constitue un avantage pour les Inquisiteurs. Ceci fait, ils s’installent dans un couvent de leur ordre, ou dans une église (voire un lieu public) pour procéder aux premiers interrogatoires une fois la période de grâce terminée. Dès lors, un éventuel accusé tombe sous le coup de la justice inquisitoriale et risque de graves sévices.

Les témoignages :
On peut être interrogé très tôt : 12 ans pour une femme et 14 pour un homme. Il faut obéir et répondre en toute franchise, car pour obtenir quelque indulgence, il faut faire preuve d’une totale soumission envers son juge - tout refus entraîne une condamnation d’hérésie. De même, une absence à une convocation est assimilée à un aveu d’hérésie. Les témoignages sont anonymes et lors du procès, aucun nom n’est cité (pour éviter les représailles).
Lorsque l’on accuse, il faut être très prudent et bien estimer sa dénonciation (isoler les crimes les plus graves pour la foi). En effet, en cas de diffamation, le dénonciateur s’expose alors à la peine qu’aurait eu le dénoncé s’il avait été condamné (conformément à la loi du Talion).
A noter que l’on proscrit un trop grand nombre de témoins : quatre ou cinq suffisent (deux est un strict minimum). Cependant, les épouses, enfants et serviteurs d’un accusé ne peuvent témoigner favorablement - seuls les témoignages à charge sont alors retenus. S’il advenait qu’un témoin se rétracte en faveur de l’accusé, cet acte serait nul et non avenu ; en outre, il serait puni pour parjure et faux témoignage (mais le témoignage est tout de même conservé).

« Si dans les tribunaux civils l’aveu d’un crime ne suffit pas sans la preuve, il suffit ici. L’hérésie étant un pêché de l’âme, la seule preuve possible est la confession. »
Nicolas Eymerich, Directorium Inquisitorum.

La délation et l’extorsion d’aveux sont les armes favorites des Inquisiteurs. Après avoir recueilli suffisamment de témoignages, ceux-ci procèdent aux recoupements. Ils cherchent les contradictions pour, lors des interrogatoires, pousser l’hérétique à se confondre ; tendent des embûches ; cherchent à mettre en contradiction l’accusé. Si cette manœuvre est une réussite, on passe au procès. Dans le cas contraire, si l’accusé triomphe de son persécuteur, ce dernier à plusieurs armes à sa disposition : la fraude et la torture.

La fraude :
Cadre - Le FraudeurLa fraude est un interrogatoire détourné. Elle consiste à trouver un confident au prisonnier (le geôlier compatissant, par exemple). Le confident doit mettre en confiance le prisonnier afin qu’il lui avoue des actes qu’il n’aurait jamais évoqués face à un Inquisiteur. Dans ces cas de figure, un notaire, un Inquisiteur ou un mouchard n’est jamais bien loin, l’oreille tendue…

La torture :
En théorie, cet acte est absolument contraire aux enseignements de l’Eglise, mais elle est “excusée“ pour la recherche d’une hérésie. On l’utilise pour des aveux rapides – mais cette procédure n’est jamais officielle. Après un premier interrogatoire où aucune information intéressante n’a été soutirée, on note sur le registre que l’Inquisiteur est « mécontent » et qu’on laisse une journée à l’accusé pour compléter sa déposition. C’est durant cette journée que la torture a lieu. Il est vain pour un supplicié de dire qu’il a avoué sous la torture, en effet, le procès se déroule à huit clos, uniquement en présence d’Inquisiteurs…
L’Inquisiteur qui pratique la torture est nommé tourmenteur. Il existe trois techniques largement répandues :
I. Les cordes, que l’on enroule autour des membres du supplicié et que l’on resserre progressivement ;
II. Le chevalet, que l’on utilise pour le supplice de l’eau (qui consiste en une asphyxie progressive) ;
III. L’estrapade, où l’on monte le prisonnier sur une potence et que l’on fait violemment tomber au sol (il peut être chargé de poids).
On peut y ajouter d’autres méthodes, comme par exemple le supplice du feu, où les pieds du prisonnier sont enduits de graisse de porc - on approche alors au fur et à mesure les pieds de braises.
Quoiqu’il en soit, il ne doit pas y avoir effusion de sang ou de dommages permanent (une vieille maxime énonce que l’Eglise a une sainte horreur du sang). C’est pourquoi, on dégage les règles suivantes : pour les cordes trois à cinq tours au maximum (plutôt dix dans la pratique) ; pour l’eau, plusieurs pintes (environ un demi litre) ; pour l’estrapade, on effectuait trois chutes plus des arrêts brutaux avant le sol (ce qui provoquait la dislocation des membres).
Les aveux retirés d’une séance de torture sont nommés « confessions ». On lit ensuite, en dehors de la chambre de torture, ces confessions que le prisonnier doit confirmer. En cas de rétractation, la torture peut continuer, afin d’obtenir la rétractation… de la rétractation. Malheureusement, celui qui se rétracte est considéré comme ayant commis un parjure. Il sera considéré comme hérétique et sera mené sans tarder au bûcher !

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